Nouveau poste ? Vous avez 100 jours pour réussir

par | 7 Sep, 2018 | La Lettre des Juristes d'Affaires

la lettre des juristes d'affaires

« L’année ne commence pas le 1er janvier, tous les Français le savent, ça. Il n’y que ces fous d’Anglo-saxons pour croire un truc pareil. En réalité, l’année commence le premier lundi de Septembre. ».

Cette phrase, extraite du roman* de Stephen Clarke est criante de vérité. Pour preuve, il suffit d’observer l’effervescence qui anime les rues dès les premiers jours de Septembre.

Après la longue léthargie de l’été, la rentrée est le signe du grand retour à l’activité. Elle évoque en chacun de nous des souvenirs de rentrée des classes et son lot d’inquiétudes ; la peur de ne pas plaire au nouvel enseignant, de ne pas de ne pas savoir répondre, d’être rejeté par les élèves et de se retrouver isolé.

Finalement, des préoccupations pas si éloignées de celles que l’on ressent à la prise d’un nouveau poste. Si tel est votre cas, sachez que les 100 premiers jours déterminent l’évolution de votre carrière au sein de votre nouvelle entreprise ou cabinet. 100 jours pour réussir, oui, mais comment ?

L’exercice consiste donc à vous adapter, tout en restant celui ou celle que vous êtes. Et c’est loin d’être aisé, surtout si vous n’aviez pas changé de poste depuis longtemps.

Pourquoi 100 jours ?

100 jours correspondent peu ou prou à la période d’essai, et c’est pendant cette période que va se jouer, en grande partie, votre succès au sein de l’entreprise … ou le fait que vous la quittiez (de son fait ou du vôtre**).

C’est donc une période à la fois importante et délicate. Voici les 4 clefs pour réussir votre intégration.

1. Confiant mais vigilant

VOUS avez réussi les entretiens avec brio,

VOUS avez suivi un processus de recrutement complet et c’est VOUS qui avez été sélectionné.

VOUS êtes donc reconnu par tous comme ayant les compétences techniques requises, et l’entreprise que vous allez rejoindre vous a préféré à tous les autres candidats.

VOUS avez donc toutes les bonnes raisons d’être confiant. Pourtant, si vous avez raison d’être confiant, il vous faut également être VIGILANT.

Vous pensez rejoindre un poste le plus souvent assez similaire à celui que vous quittez et envisagez donc ce nouveau poste comme une sorte de continuité du précédent. Or, l’un des pièges à éviter est de s’accrocher à ses vieilles recettes.

En effet, en changeant d’entreprise, tout change : les intervenants au sein de l’entreprise (direction, supérieur hiérarchique, collègues, collaborateurs, prestataires, fournisseurs),le secteur (parfois), votre niveau de responsabilité (souvent), l’organisation, les codes et usages internes, la culture de l’entreprise, le lieu de travail…

Bref, la seule chose qui ne change pas : c’est VOUS !!!

Vous allez être évalué, mais selon des critères qui ne vous sont ni familiers, ni même forcément connus, et de surcroît par des interlocuteurs inconnus de vous. Tous vos repères sont bouleversés et ce qui était valorisé chez dans votre précédent poste ne l’est plus nécessairement dans le nouveau.

Votre ancienne entreprise attendait de votre part de la réactivité ? La nouvelle vous demande de la disponibilité. Vous deviez traiter chaque dossier dans leur exhaustivité ? Aujourd’hui, vous devez au contraire faire preuve de concision. Vous aviez l’habitude de communiquer largement sur votre activité ? Vous allez devoir être discret…

2. Savoir observer et décrypter les codes implicites

Vous arrivez donc dans un monde inconnu, qu’il vous faut découvrir et décrypter rapidement, outre la charge de travail. Certains aspects – l’environnement de la nouvelle entrepris, son marché, ses concurrents, ses acteurs, ses circuits de décision – sont facilement identifiables de l’extérieur. N’attendez votre premier jour pour en prendre connaissance.

En revanche, d’autres facteurs comme les codes, les valeurs, ce que l’on attend vraiment de vous (et qui ne figure pas toujours dans la fiche de poste), sont sous-jacents et tout aussi importants, voire plus. La tenue vestimentaire, le langage, le comportement sont des signes d’identification et de reconnaissance au sein d’une communauté. Les adopter, c’est se donner plus de chances d’être rapidement intégré. Le port de la cravate, par exemple, est largement recommandé, voire requis dans la banque et banni dans une start up.

Quelques questions clés peuvent guider votre réflexion et vous faire gagner du temps : quelles sont les personnes les plus respectées dans cette entreprise? Quelles sont celles qui ne le sont pas (malgré leur poste)? Qu’est-ce qui fait le succès d’une personne dans cette entreprise? Sur quels critères les personnes sont-elles valorisées? Etc.

3. Faire preuve d’humilité et de curiosité

Vous arrivez dans un nouvel environnement où vous êtes attendu. Soyez attentif à l’accueil que l’on vous réserve, au comportement de vos interlocuteurs et à leurs motivations. Sachez reconnaître vos alliés naturels et vos potentiels adversaires; cela vous permettra de ne pas tomber dans des embûches qui vous feront perdre en efficacité et en temps.

Ne restez pas dans votre tour d’ivoire. Allez à la rencontre de vos nouveaux collègues, sachez dire « bonjour » et n’hésitez pas à poser des questions, notamment à votre responsable, cela montre votre intérêt pour votre poste et permet d’identifier les priorités. Ne vous précipitez pas. Ne cherchez pas à imposer votre point de vue ou donner votre avis trop rapidement.

Faites preuve d’humilité; vous venez seulement d’arriver. Cela ne vous empêche pas d’avoir un point de vue, mais il faut parfois un peu de temps pour saisir tous les enjeux d’une situation ou d’une question dans le nouvel environnement.

4. Contrôler son stress et s’affirmer en douceur

Si l’on vous demande d’être opérationnel rapidement, ne mettez pas la barre trop haut. Vous n’êtes pas condamné à l’immédiateté de la réponse. La réussite de votre intégration ne repose pas uniquement sur vous. N’hésitez donc pas à poser des questions à votre responsable, n’ayez pas peur de le déranger. Il est également dans son intérêt que vous réussissiez.

La charge de travail demandée pendant une période d’essai est souvent plus conséquente qu’elle ne le sera en réalité ensuite. C’est une manière de vous tester et la possibilité pour vos collèges ou votre responsable de se décharger. Si cela dépasse les limites, ne vous laissez pas submerger et n’attendez pas pour le dire.

Il faut, en effet, parfois s’imposer et se faire respecter dès le premier jour. Si l’on vous demande de venir travailler dès le premier dimanche matin à 8h, posez-vous la question de savoir s’il est préférable de dire oui ou de refuser. La demande vous semble-t-elle légitime ou ressemble-t-elle à un piège pour vous tester ou vous soumettre? Il s’agit, en effet, de situations piégeantes car aucune des deux alternatives ne vous place dans une situation positive.

Appliquez ces quelques règles. C’est la juste prise en compte de tous ces éléments et votre capacité d’adaptation et d’intégration qui feront que ces 100 premiers jours seront une réussite ou un échec !

« A year in the merde »

** 35% d’échecs selon une étude de Right Management
 
William Cargill – Deinceps

William Cargill

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